Fumihiko Maki a, depuis le début de sa carrière, développé avec rigueur sa propre vision de l’architecture moderniste. Pour lui, le modernisme est de loin plus riche que le dicton simpliste : « la fonction fait la forme. » Maki perçoit la forme moderniste comme une expression des espaces, dans la durée, qui entourent et agissent sur les activités humaines - en quelque sorte, comme une représentation du « présent » individuel des êtres. Il voit aussi, dans la création de tels espaces, le moyen d’exprimer tradition et culture. Dans le cas du Japon, cela comprend le sens de l’éphémère, de la profondeur spatiale, de l’ambivalence entre intérieur et extérieur. En plus, comme ces espaces modernes sont construits au moyen de matériaux et de techniques contemporains, l’architecture moderniste, pour Maki, sert aussi d’enregistrement, de mémoire d’une société donnée à une époque donnée.

La pré­sente expo­si­tion se concen­tre sur l’ensem­ble d’appar­te­ments et de com­mer­ces de Hillside Terrace (Tôkyô) et sur plu­sieurs œuvres récen­tes qui reflè­tent ces inté­rêts. En par­ti­cu­lier, Hillside Terrace, Hillside West et l’Ambassade Royale de Danemark sont le fruit d’une col­la­bo­ra­tion entre archi­tecte et client pen­dant les der­niè­res trent-cinq années - une situa­tion raris­sime dans le monde archi­tec­tu­ral de nos jours. Cet ensem­ble de cons­truc­tions, d’inté­rêt inter­na­tio­na­le­ment reconnu, a reçu notam­ment, en 1993, the Prince of Wales Urban Design Prize, seul prix inter­na­tio­nal dans le domaine de l’urba­nisme et archi­tec­ture.

Fumihiko Maki est né à Tôkyô en 1928. Il étudie l’archi­tec­ture à l’Université de Tôkyô dont il est diplômé en 1952. Il pour­suit sa for­ma­tion aux Etats-Unis, pas­sant son Master en archi­tec­ture à la Cranbrook Academy of Art (1953) et à l’Université de Harvard (1954). Il reste jusqu’en 1965 aux Etats-Unis où il tra­vaille notam­ment pour Skidmore, Owings et Merrill ainsi que pour Sert Jackson and Associates ; il ensei­gne également aux uni­ver­si­tés de Washington et de Harvard. En 1965, il retourne à Tôkyô et fonde sa propre agence, Maki and Associates. Parallèlement, il ensei­gne de 1979 à 1989 à l’Université de Tôkyô. Ses mul­ti­ples acti­vi­tés pro­fes­sion­nel­les - archi­tecte, ensei­gnant, confé­ren­cier… - l’ont conduit à la publi­ca­tion de plu­sieurs ouvra­ges. Lauréat du prix Pritzker en 1993, Maki a également reçu la même année la médaille d’or de l’Union Internationale des Architectes.

Parmi ses prin­ci­pa­les réa­li­sa­tions : Hillside Terrace, Tôkyô (1969 - ) ; le gym­nase muni­ci­pal de Fujisawa, Kanagawa (1984) ; le Spiral Building, Tôkyô (1985) ; le musée natio­nal d’art moderne, Kyôto (1986) ; le Tepia Building, Tôkyô (1989) ; le gym­nase métro­po­li­tain de Tôkyô (1990) ; le Center for the Arts Yerba Buena Gardens, San Francisco (1993) ; le Isar Büropark, Münich (1993) ; le concert hall de Kirishima, Kagoshima (1994) ; l’Eglise du Christ, Tôkyô (1996) ; le Centre de congrès de Makuhari Messe, Chiba (1997).