A l’Exposition universelle de Paris de 1900, les arts décoratifs japonais tentent un retour en force alors que leur réputation avait décliné vers le milieu de l’ère Meiji (1868-1912). Les trente années qui suivent sont une période d’intense production. Influencées par des mouvements artistiques occidentaux tels que l’Art nouveau et l’Art déco, nombre de ces créations conservent également une sensibilité propre au Japon. La MCJP présente près de 80 pièces provenant du National Museum of Modern Art de Kyoto et d’autres grandes collections de l’Archipel. Cet ensemble, composé principalement de céramiques, de textiles et de laques, témoigne du dynamisme de cette époque de modernisation des arts décoratifs japonais.

Les arts décoratifs japonais face à la modernité / 1900-1930

Sous l’ère Meiji, qui commence en 1868 avec l’effondrement du shogounat des Tokugawa, le Japon s’ouvre à l’Occident et son commerce d’exportation vers l’Europe et les Etats-Unis devient florissant. Céramiques, laques et textiles sont exportés en grandes quantités. Dans un premier temps, les arts décoratifs japonais recueillent un vif succès aux expositions universelles organisées dans le monde entier. Mais cet engouement décline dès le milieu de l’ère Meiji en raison du manque de renouvellement dans les motifs et de la baisse de la qualité.

Face à cette crise des exportations, le Japon s’efforce de produire des objets répondant aux critères exigeants des pays étrangers. C’est dans ce contexte qu’il participe à l’Exposition universelle de Paris de 1900, année où l’Art nouveau atteint son apogée. Ce style novateur impressionne les nombreux artisans et peintres japonais qui, dès leur retour au Japon, le diffusent dans tout le pays. 
Vingt cinq ans plus tard, le Japon présente à nouveau de nombreuses créations lors de l’Exposition des arts décoratifs organisée à Paris. Le style Art déco qui y est à l’honneur va dès lors connaître une grande vogue au Japon.

De la fin de l’ère Taishô (1912-1926) à la veille de la seconde guerre mondiale, les jeunes artisans japonais, influencés par l’Art déco et le constructivisme, produisent des œuvres d’une grande originalité. Déterminés à se libérer des traditions, à moins valoriser l’excessive habileté technique, ils veulent avant tout exprimer leur propre sensibilité. Plusieurs groupes et associations se forment dans lesquels ils peuvent mettre en pratique leurs idées. Dans leurs œuvres aux formes souvent étonnantes sont perceptibles les prémices des arts décoratifs modernes du Japon.

Autour de l’exposition

Mercredi 13 octobre à 18h30 > conférence de Ryûichi Matsubara, commissaire de l’exposition et conservateur du National Museum of Modern Art, Kyoto
Jeudi 18 novembre > colloque sur les arts décoratifs japonais et la modernité

Le ministre de la Culture et de la Communication Frédéric Mitterrand a honoré de sa présence le vernissage de l’exposition Les arts décoratifs japonais face à la modernité – 1900/1930 le mardi 12 octobre 2010 à 19h. Guidé par Monsieur Matsubara, commissaire de l’exposition et conservateur du National Museum of Modern Art de Kyôto, il a admiré les œuvres exposées et s’est émerveillé de leur beauté. Il a particulièrement apprécié la présentation chronologique des pièces. Dans le discours qu’il a prononcé ensuite lors de la réception, il a salué la diversité des expositions et la richesse de la programmation de la Maison de la culture du Japon à Paris, et a exprimé ses attentes sur les activités à venir. Environ 500 invités ont assisté au vernissage.