Le domaine de Hizen-Saga et Motoemon Nonaka à l’Exposition universelle de Paris de 1867

 

En 1867, pour la première fois de son histoire, le Japon entrait dans la civilisation européenne en faisant la promotion de sa civilisation et de sa culture à l’Exposition universelle de Paris (1er avril - 3 novembre). C’était à la veille de la restauration de Meiji de 1868.

Suite à l’invitation de Napoléon III, le shogunat Tokugawa avait décidé d’envoyer à Paris une délégation menée par Akitake Tokugawa (frère cadet de Yoshinobu Tokugawa, le dernier shogun). A l’appel du shogunat, Hisamitsu Shimazu (seigneur du domaine de Satsuma, actuel département de Kagoshima) et Naomasa Nabeshima (seigneur du domaine de Saga, actuel département de Saga) décidèrent également d’y envoyer une délégation.

Naomasa Nabeshima désigna Tsunetami Sano (le fondateur de la Croix Rouge Japonaise) chef de la délégation du domaine de Saga, dont firent partie Sennosuke Koide, Motoemon Nonaka, Choemon Fukagawa et Bun’ichi Fujiyama.

Motoemon Nonaka était grossiste en plantes médicinales à Saga ; son commerce prospérait grâce à l’exportation, au départ du port de Nagasaki, des produits régionaux de la province de Hizen (les actuels départements de Nagasaki et de Saga) ; de plus, en renflouant le domaine de Saga alors en proie à des difficultés financières, il gagna la confiance de Naomasa Nabeshima le 10e et dernier seigneur de Saga. Lorsque ce dernier demanda à Motoemon d’aller en France, sa famille s’y opposa vivement, car il était de santé fragile. Motoemon finit toutefois par accepter par loyauté envers son suzerain.

Parti de Nagasaki le 8 mars 1867, et arrivé à Marseille le 5 mai 1867, la rudesse du voyage fut fatale à Motoemon ; il décéda le 12 mai 1867 à Paris. Le corps « du premier japonais mort à Paris »* fut inhumé au cimetière du Père Lachaise.

Cette conférence organisée pour célébrer le 150e anniversaire de la disparition de Motoemon permettra d’évoquer la situation politique du shogunat Tokugawa face à l’Occident, et de rendre hommage à cette délégation de samouraïs qui furent les pionniers de la modernisation du Japon.

 

Les intervenants :

♦ Aoki Toshiyuki, Université de Saga
♦ Yoko Inoue, Université internationale de Fukuoka
♦ Genichiro Nonaka, arrière-arrière-petit-fils de Motoemon
♦ Eikichi Tagawa, écrivain
♦ Akemi Sueoka, historienne de la région de Saga